REPÈRES ÉDUCATIFS

REPÈRES ÉDUCATIFS

LES RÉFORMES MANAGÉRIALES MONDIALES DE L’EDUCATION ET LES ENSEIGNANT(E)S

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https://download.ei-ie.org/Docs/WebDepot/Global%20Managerial%20Education%20Reforms%20and%20Teachers.pdf
  • 01 Février 2016 - Mondes de l'Education 45 - Dévrier 2016

Nouvelles politiques, controverses et problèmes dans les pays en développement

Ce livre vise à comprendre, selon une perspective empirique, la nature, la portée et la dimension des nouvelles tendances mondiales en matière de réformes managériales de l’éducation et, plus précisément, leurs corrélations avec les enseignant(e)s. Tous les chapitres se basent sur la recherche originale et les données principales. Les différentes études de cas présentées ici analysent les réformes visant à introduire une évaluation des enseignant(e)s (Pérou) et de leurs responsabilités (Indonésie et Jamaïque), un programme scolaire basé sur les compétences (Turquie), les partenariats public-privé (Ouganda), les enseignant(e)s contractuel(le)s (Inde) et la décentralisation (Namibie). Elles étudient plus précisément la façon dont ces réformes transforment le travail des enseignant(e)s et dans quelle mesure ils/elles sont impliqué(e)s dans les processus politiques.
Au cours de ces dernières décennies, un mouvement mondial de réforme de l’éducation a transformé les systèmes éducatifs à travers le monde. La force de ce mouvement est telle que certains observateurs vont même jusqu’à parler de véritable « épidémie » de réformes éducatives (Levin, 1998 et Steiner-Khamsi, 2004). Il met en lumière un ensemble de solutions politiques de type commercial et managérial, présentées comme le moyen le plus efficace de résoudre les problèmes de l’éducation, anciens et nouveaux. Conséquence, le choix, la concurrence, les incitants et les responsabilités deviennent progressivement des principes politiques centraux dans le programme mondial pour l’éducation et les systèmes de restructuration du secteur, partout dans le monde. 
Les principaux objectifs des Réformes managériales mondiales de l’éducation - Global Managerial Education Reforms (GMER) - consistent à améliorer la compétitivité des pays en améliorant les résultats scolaires des étudiant(e)s, tout en renforçant, dans un même temps, l’efficacité des systèmes éducatifs. Quelques-unes des politiques les plus connues ayant été implantées dans le cadre des GMER concernent la gestion en milieu scolaire et les formes connexes de décentralisation, la responsabilisation, l’évaluation des enseignant(e)s, les programmes scolaires normalisés, la définition d’objectifs et les partenariats public-privé au sein de l’éducation. Les GMER tendent à modifier les conditions de travail et les responsabilités des enseignant(e)s, ainsi que la manière dont leur performance est évaluée et perçue par l’Etat et la société. 
Le chapitre introductif est structuré comme suit. Dans la première partie, nous présentons les caractéristiques essentielles des GMER, de même qu’une analyse des principales politiques majeures et des idées qui les sous-tendent. Nous examinons ensuite la façon dont ces politiques transforment les relations entre l’Etat et l’éducation, et pourquoi et comment elles sont diffusées et adoptées dans bon nombre de pays du monde. Dans la deuxième partie, nous étudions les principaux problèmes et controverses qu’entraîne ce type de réforme pour les enseignant(e)s. Plus précisément, nous mettons en lumière quelques-uns des principaux paradoxes qui entourent les GMER, en ce qui concerne la perception du travail des enseignant(e)s et l’objectif de le modifier. Dans la troisième et dernière partie, nous présentons la structure et le contenu du livre, en résumant les principales questions abordées.

PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES REFORMES EDUCATIVES MONDIALES

Les réformes éducatives analysées ici impliquent une compréhension managériale approfondie des principaux problèmes que connaît l’éducation et de la façon dont les réformes éducatives devraient être implantées et les systèmes éducatifs organisés. L’un des objectifs des GMER consiste à renforcer les normes en matière de qualité de l’éducation, mais sans nécessairement investir davantage de ressources dans les systèmes d’éducation. Les GMER se concentrent en priorité sur les méthodes de gestion, de financement et de responsabilisation des écoles et insistent sur la façon dont les incitants conditionnels devraient être introduits dans le système éducatif pour récompenser ou sanctionner les différents acteurs en fonction de leur performance. Plus particulièrement, il s’agit de soutenir pleinement les idées prônant l’autonomie des écoles et de promouvoir la concurrence entre les établissements, au travers des tests normalisés et des interventions au niveau de la demande (chèques-études et autres types de subventions proportionnelles ou forfaitaires). En général, les GMER restent fortement tributaires des hypothèses et arguments émanant des théories économiques selon lesquelles les familles, la direction et les enseignant(e)s agissent comme des entités servant leurs intérêts propres, capables de maximiser les profits et ayant la possibilité de collecter et de partager les informations les plus pertinentes concernant la qualité des écoles. 
Il est intéressant d’observer que, si les promoteurs des GMER se donnent pour principal objectif d’améliorer les niveaux d’apprentissage de l’étudiant(e), leurs analyses et recommandations n’expliquent pas suffisamment comment et pourquoi les étudiant(e)s apprennent. En d’autres termes, leur but est de transformer l’éducation sans s’intéresser directement aux principes premiers de l’éducation : les processus enseignement-apprentissage.

Le nouveau rôle de l’Etat dans l’éducation : réformes néolibérales ou autre chose ?

Les spécialistes de l’éducation qualifient généralement les réformes de type managérial analysées dans ce livre de « néolibérales » (voir par exemple Hill, 2009). S’il existe plusieurs définitions concurrentes du néolibéralisme, nous estimons toutefois que cette étiquette néolibérale ne suffit pas pour appréhender dans son ensemble le type de phénomène qui nous occupe ici. Les réformes néolibérales sont surtout des réformes financières et concernent avant tout l’efficience (Carnoy, 1999). Cependant, la transformation managériale n’aboutit pas nécessairement à un système plus efficace que l’offre habituelle de services éducatifs. 
Les défenseurs des GMER se montrent enthousiastes à l’idée d’importer les règles du marché et de procéder par analogie lorsqu’il s’agit de promouvoir leurs politiques selon un schéma néolibéral, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils prônent une commercialisation/privatisation absolue de l’éducation, voire le retrait de l’Etat. En réalité, ce type de réforme requiert un Etat plus actif que jamais dans le domaine de l’éducation, même s’il doit endosser différents rôles. Par conséquent, selon les GMER, l’Etat ne doit pas assurer directement les services d’enseignement, mais se concentrer sur les réglementations et le financement des écoles - de préférence, selon une formule liée à la demande - ainsi que sur l’évaluation et le contrôle de la performance des écoles. Par ailleurs, comme le définissent bon nombre de politiques en matière de responsabilisation, l’Etat devrait rendre publiques les évaluations de la performance des écoles, et récompenser ou sanctionner les écoles en fonction de leur progrès.

Pourquoi mondialiser les réformes managériales ?

La mondialisation de l’approche managériale en matière de réformes éducatives découle, en grande partie, de la puissance à la fois matérielle et idéologique des organisations qui les soutiennent. Ces réformes comptent sur l’appui de leurs promoteurs permanents occupant des positions stratégiques au sein d’organisations internationales réticulaires très influentes telles que la Banque mondiale, pour ne citer que la plus importante. 
Le mouvement mondial pour la réforme de l’éducation profite du fait que les gouvernements, principalement dans les pays en développement, sont soumis à des pressions de plus en plus fortes dans le cadre de la réalisation des objectifs de l’Education pour tous (EPT). Toutefois, les pays riches n’échappent pas aux pressions internationales, notamment celles en lien avec les tests normalisés internationaux, les conditionnalités entourant les prêts, le cadre d’action de l’EPT, etc. Les gouvernements sont, en outre, de plus en plus nombreux à souhaiter expérimenter de nouveaux moyens innovants pour la prestation de leurs services éducatifs et à vouloir adopter de nouvelles approches managériales. 
 
ENSEIGNANT(E)S ET RÉFORMES ÉDUCATIVES MONDIALES 
Au sein d’une économie mondialisée, l’éducation, les compétences et les connaissances sont de plus en plus souvent perçues comme des atouts majeurs pour la compétitivité économique, et la plupart des pays et régions de la planète aspirent à devenir des « économies de la connaissance » (Gouvias, 2007). Dans le cadre de cette aspiration, l’éducation occupe une place toujours plus centrale dans les stratégies de développement des gouvernements et, plus spécifiquement, « il est demandé aux écoles et aux enseignantes et enseignants de travailler davantage qu’auparavant, mais aussi de façon différente » (Sahlberg, 2006, p. 283). De manière générale, la communauté internationale du développement accorde une attention accrue au rôle essentiel que jouent les enseignant(e)s dans l’offre d’une éducation de qualité pour tou(te)s (Leu, 2005). 
Les recherches en sciences sociales et, plus récemment, celles de l’Organisation de coopération et de développement économiques/Programme international pour le suivi des acquis des élèves montrent que, si l’on souhaite améliorer la qualité de l’éducation ou les résultats de l’apprentissage, la société se doit de garantir l’équité au sein des écoles et entre elles, tout en s’intéressant davantage aux facteurs sociaux, économiques et culturels ayant la plus grande incidence sur l’apprentissage de l’étudiant(e). Malheureusement, les partisan(e)s de la réforme managériale mondiale de l’éducation ont tendance à omettre l’importance de ces types d’éléments lorsqu’ils prescrivent des outils politiques spécifiques visant à améliorer l’apprentissage des étudiant(e)s (Verger et Bonal, 2012).

Principaux paradoxes au sein de la relation entre les GMER et les enseignant(e)s

Les réformateurs mondiaux de l’éducation adhèrent au consensus international concernant la performance des enseignant(e)s, considérée comme un facteur déterminant pour la qualité de l’éducation, en leur accordant très souvent une place centrale dans leurs idées et interventions politiques. Conçues dans le cadre du mouvement en faveur des GMER, ces interventions politiques ont le potentiel de transformer de différentes façons le travail des enseignant(e)s. L’évaluation des enseignant(e)s et les politiques de responsabilisation qui y sont associées ont pour objectif d’accroître la visibilité de leur travail aux yeux de l’Etat et de la société ; les politiques fondées sur le mérite visent à réguler les salaires des enseignant(e)s en fonction de leur performance ; les réformes normalisées définissent le contenu de l’enseignement et de l’apprentissage ; les partenariats public-privé favorisent la déréglementation du travail des enseignant(e)s ; tandis que la gestion en milieu scolaire renforce leur rôle, à la fois en tant que gestionnaires de l’école et, dans une certaine mesure, en tant que travailleurs/euses au service de la communauté.

Globalement, la façon dont sont perçu(e)s et traité(e)s les enseignant(e)s dans le cadre des GMER laisse souvent apparaître une multitude de paradoxes et de lacunes. Les plus manifestes d’entre eux sont expliqués ci-après.

Premier paradoxe - Les GMER ne cessent de souligner l’importance et le rôle essentiel des enseignant(e)s en ce qui concerne la qualité de l’éducation, tout en affaiblissant, dans un même temps, leur autonomie de trois façons différentes : a) leurs préférences ne sont pas suffisamment prises en compte dans les processus politiques, b) les enseignant(e)s sont perçu(e)s comme des biens devant être gérés et non pas comme des agents du changement, et c) leur autonomie est affaiblie face à l’Etat et aux familles des étudiant(e)s.

Deuxième paradoxe - Les réformes managériales requièrent davantage de responsabilités de la part des enseignant(e)s, alors que, d’autre part, elles prônent leur déprofessionnalisation. Les enseignant(e)s sont supposé(e)s en faire plus qu’auparavant et de façon différente, même en présence d’une dégradation de la qualité de leur préparation et de leurs conditions de travail.

Troisième paradoxe - Les GMER préconisent l’utilisation des preuves de façon « sélective ». D’un côté, elles promeuvent les réformes managériales même si les preuves de leur incidence sur les résultats d’apprentissage ne sont toujours pas concluantes (Bruns et al., 2011 ; Experton, 1999 ; Patrinos et al., 2009 ; Vegas, 2005). Mais, d’un autre côté, elles semblent ignorer que le niveau des résultats d’apprentissage est plus élevé dans les pays où leurs recommandations politiques demeurent marginales (ou ne sont pas encore mises en œuvre).

Quatrième et dernier paradoxe - les GMER confèrent aux enseignant(e)s et aux écoles de nouvelles responsabilités ainsi que des mandats plus complexes, mais sans se soucier de l’existence ou non des conditions matérielles et techniques nécessaire à leur mise en œuvre.

Dans l’ensemble, ce livre se veut ouvertement explicite quant aux limitations qu’entraîne le fait de baser les réformes de l’éducation sur une combinaison des principes managériaux et mercantiles défendus par les GMER. Plus spécifiquement, les principales questions auxquelles ce livre tente de répondre sont les suivantes :

  1. Comment les réformes mondiales de l’éducation sont-elles recontextualisées et mises en application en fonction des différentes situations ? Quels sont les institutions et les éléments médiateurs qui affectent la recontextualisation et la mise en application des GMER en présence de situations éducatives particulières ?

  2. Quelles sont les difficultés spécifiques associées à la mise en œuvre des politiques éducatives mondiales/managériales dans les contextes locaux. Plus précisément, comment sont-elles reçues par les enseignant(e)s et les acteurs locaux de l’éducation ? Dans quelle mesure les GMER sont-elles mises en œuvre ou rejetées par ces différentes parties prenantes ?

  3. Selon les acteurs clés de l’éducation impliqués dans les réformes, les GMER amènent-elles les résultats attendus ? Quels sont les principaux défis et opportunités de ce type de réformes lorsqu’il s’agit d’atteindre les résultats souhaités ?

  4. Dans quelle mesure les principales hypothèses et autres « théories d’action » entourant les GMER sont-elles étayées par des faits objectifs, une fois ces réformes mises en œuvre dans le cadre de pratiques éducatives spécifiques ?

Il convient toutefois de souligner qu’il ne s’agit pas d’un livre « anti-réformes ». Au contraire, nous pouvons espérer que les différents chapitres apporteront aux enseignant(e)s, aux professionnel(le)s, aux agences d’aide, ainsi qu’aux autres parties prenantes de l’éducation, plusieurs éléments de réponse leur permettant de réfléchir à des processus de transformation de l’éducation qui soient capables, d’une part, de mieux tenir compte des réalités et des problèmes prédominants au sein de leurs contextes éducatifs, et d’autre part, d’être plus participatifs et plus respectueux, en substance, des besoins des enseignant(e)s et de leurs identités.

Source: https://worldsofeducation.org/new/fr/magazines/articles/324

 


20/03/2017
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Les enseignant(e)s tracent leur propre chemin vers la définition du travail décent (13 mars 2017)

On dit souvent que deux chef(fe)s valent mieux qu’un/e, mais dans le cas des enseignant(e)s et des enseignantes toute la profession est disposée à déterminer ce que devrait être la politique future de l’emploi en matière d’éducation.

 

Pour la première fois depuis la fondation de l’Internationale de l’Education (IE) en 1993, les enseignant(e)s et les dirigeant(e)s syndicaux/ales entreprennent un effort collectif pour définir un tronc commun d’exigences et de propositions qui façonneront la profession enseignante du futur. Le résultat attendu de ces propositions et idées se concrétisera dans un document de politique qui sera préparé pour le 8e Congrès mondial en 2019 et dans la création d’une plateforme qui servira de centre d’information et de plaidoyer pour les enseignant(e)s du monde entier.

Plus de 60 participant(e)s venant de plus de 40 pays sont réunis à Bruxelles cette semaine dans un but de collaborer sur des thèmes relatifs aux conditions de travail de qualité des enseignant(e)s et des éducateurs/rices. Ces défis incluent le développement professionnel des enseignant(e)s, la déprofessionnalisation, la normalisation, le bien-être, les types de contrat ainsi que les échelles de salaire, l’assistance juridique pour les enseignant(e)s syndicalistes et le droit à la négociation collective. Ces propositions seront résumées dans un document rédigé par les enseignant(e)s pour les enseignant(e)s relatif à des actions de plaidoyer dans le monde entier.

David Edward, Secrétaire général adjoint de l’IE, a salué l’initiative comme un changement de « tactique » menée par les membres de l’équipe basée à Bruxelles, déclarant que « c’est l’une des choses les plus importantes que l’IE puisse entreprendre en vue de son prochain Congrès ». La qualifiant de « première étape dans un long  parcours » il a mis en exergue l’importance de défendre « notre profession  en construisant une force mondiale capable de faire pression sur les décideurs et décideuses, œuvrant pour ce qui est dans l’intérêt de nos sociétés et en partageant ce qui fonctionne pour les enseignantes et enseignants ».

L’événement s'est déroulé du 13 au 14 mars au cœur de Bruxelles.

 

Source: https://www.ei-ie.org/fr/news/news_details/4313

 


19/03/2017
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L’UNESCO adopte des normes internationales en faveur de la promotion de l’enseignement professionnel et de l’éducation des adultes (20 novembre 2015)

La 38e Session de la Conférence générale de l’UNESCO a adopté des normes révisées afin de promouvoir l’enseignement et la formation professionnels, l’éducation des adultes, ainsi que l’éducation physique et le sport.

 

Organisée à Paris, en France, du 3 au 18 novembre, la Conférence générale a adopté une Recommandation révisée concernant l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP). Le nouveau texte est axé sur l’apprentissage tout au long de la vie et sur l’acquisition, par tous les jeunes et les adultes, des connaissances, aptitudes et compétences nécessaires à leur vie professionnelle et personnelle. Cependant, la recommandation ne contient aucun engagement précis en matière de financement en vue de réaliser cet objectif.

Plutôt que d’inciter les gouvernements à investir dans l’EFTP, le nouveau texte appelle à mobiliser des sources de financement diversifiées et des mécanismes de financement innovants. Nul doute que cet effort entraînera la privatisation et la commercialisation de l’enseignement et la formation techniques et professionnels, les plaçant ainsi  hors de portée de millions de jeunes et d’adultes dans le besoin.

Si la recommandation révisée exhorte les gouvernements à élaborer des politiques et des cadres permettant de garantir de bonnes conditions de travail au profit d’un personnel qualifié et hautement compétent dans le domaine de l’EFTP, elle ne mentionne pas ou, tout du moins, n’évoque que vaguement le dialogue entre les professionnels de l’EFTP, leurs syndicats et les gouvernements, qui s’impose pourtant comme une nécessité pour atteindre ces objectifs.

Contribuant au débat autour de la Recommandation sur l’EFTP, le Coordinateur senior de l’IE Dennis Sinyolo a soutenu que la recommandation n’aboutirait aux résultats visés que si les gouvernements intégraient ses dispositions aux politiques, lois et plans nationaux en matière d’éducation et de formation et s’ils mobilisaient un budget adéquat en vue de sa mise en œuvre. 

« Dans la droite ligne des traités internationaux existants dans le domaine des droits humains, de l’Objectif de développement durable numéro 4 sur l’éducation et du Cadre d’action Education 2030, la gratuité de l’EFTP doit être garantie dans le secteur primaire et secondaire et s’instaurer progressivement dans l’enseignement supérieur », a rappelé Sinyolo aux gouvernements.

Il a poursuivi en exhortant les gouvernements à s’attaquer au niveau élevé de déprofessionnalisation et de précarisation dans le secteur de l’EFTP. « La tendance croissante à l’embauche des professionnels de l’EFTP dans le cadre de contrats de courte durée constitue une menace pour la qualité des programmes d’EFTP, et il convient de l’inverser de toute urgence », a-t-il affirmé.

Sinyolo a également appelé à la reconnaissance transfrontalière de l’EFTP et d’autres qualifications ainsi qu’à la prise de mesures concrètes par les gouvernements afin de protéger et promouvoir les libertés académiques et l’autonomie professionnelle et améliorer les conditions des professionnels de l’EFTP.  Et d’ajouter « Dans l’EFTP, les salaires et les conditions de travail du personnel devraient être attrayants et au moins équivalents à ceux des professionnelles et professionnels d’autres secteurs dotés de qualifications comparables. »

La Conférence générale a également permis d’adopter une Recommandation révisée sur l’apprentissage et l’éducation des adultes, réaffirmant le principe de l’apprentissage tout au long de la vie, de même qu’une Charte internationale de l’éducation physique et du sport, reconnaissant l’importance du sport pour le développement et la paix.

Enfin, les gouvernements ont également analysé la question de la mise en œuvre de la Recommandation de 1993 sur la reconnaissance des études et des titres de l’enseignement supérieur, ainsi que des instruments normatifs régionaux sur la reconnaissance transfrontalière des qualifications. La question des besoins des réfugié(e)s en matière d’éducation et de formation et la nécessité d’un mécanisme de validation et de reconnaissance de leurs qualifications ont elles aussi été abordées.

 

Source: https://www.ei-ie.org/fr/news/news_details/3802

 


19/03/2017
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L’éducation est un lien de perfection entre l’individu et la société

Le développement de chaque société est étroitement lié à l’éducation. L'éducation s’entend du processus par lequel l'individu développe son propre être dans les perspectives qui lui sont offertes par le contexte social et qui détermine également sa contribution au développement de la société elle-même.
Deux mouvements importants sont donc en corrélation lorsque nous parlons d'éducation. Un mouvement, qui correspond à la minorité de l'individu, dans lequel la société inculque ses règles générales (nous allons expliquer) à l'enfant. Et celui dans lequel l'individu lui-même participe à la régulation de la société par son enrichissement et l’utilisation des compétences acquises.
Nous pouvons admettre deux sphères (ou environnements) dans lesquels ces grands mouvements éducationnels s’appliquent. La sphère institutionnelle dans laquelle l'éducation est appliquée à partir d'un système institutionnel donnant lieu au programme d'éducation d’un État généralement administré par une université, une école publique ou peut-être un institut privé. Et la sphère non-institutionnelle dans laquelle l'éducation est ce qu’un individu acquiert consciemment ou inconsciemment par le contact avec des personnes, par expérience personnelle ou par une voie non-reconnue par les institutions.
Les règles générales sont le premier objet de l'éducation enseigné à l'enfant dans sa famille, dans son quartier ou dans sa classe. « Dire bonjour le matin » est, par exemple, une règle générale. « Se laver au moins une fois tous les jours » n’en est pas moins une, en dépit de la possibilité qu'il puisse y avoir des différences selon les sociétés. C’est pourquoi certaines règles générales ont systématiquement une dimension culturelle.
Mais quand une certaine autonomie est acquise dans le suivi des règles générales, l'éducation devient un enrichissement de l’être dans un but précis. Tout d'abord, l'enrichissement personnel se réfère à l'approfondissement d'un domaine de compétence dans lequel l'individu décide d'atteindre un certain niveau d'excellence. Dans ce processus, l'individu choisit (ou devrait choisir) lui-même la spécialité de sa formation. Ce processus peut s’effectuer dans la sphère institutionnelle ou non.
Deuxièmement, l'enrichissement social correspond à la contribution de l'individu à la société. Ainsi, en plus d'avoir la responsabilité de perpétuer les règles générales, il doit également contribuer davantage au fonctionnement et à l’amélioration de la société à partir des compétences acquises. Donc, la principale caractéristique de l'enrichissement est sa dépendance à l'égard de la compétence de l'individu.
Comme nous le disions, l'éducation s’accomplit dans ces deux mouvements qui s’impliquent (ou devraient s’impliquer) mutuellement et continument.

 


31/01/2017
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Prospective: Repères Éducatifs dans le monde

Repères Éducatifs est une organisation apolitique, areligieuse, à but non lucratif qui travaille à la promotion de l’éducation, celle-ci étant un moyen susceptible de conduire naturellement à la construction d’un développement qualitatif (moral, durable et économique) et intégral (toutes les couches et tous les domaines de la société).  

Le monde est de plus en plus en crise et la dégradation des valeurs est un fait chaque fois plus généralisé. L’homme souffre dans sa personne intérieure faute d’éducation et entraîne avec lui une multitude de paradoxes sociaux. Les conséquences de cette crise caractérisent les réalités marquantes de la société internationale et les difficultés rencontrées dans les sociétés de  chaque nation. Les formes les plus répandues de pareilles répercussions étant le phénomène du terrorisme et de la rébellion, les problèmes économiques, les crises d’identité, la mondialisation des mauvaises pratiques, la recherche effrénée du gain au détriment de la communauté, la perversion des valeurs morales, l’entrave aux libertés, les propensions au libertinage, l’absence des technologies adaptées pour les pays moins développés, la corruption, etc.

Dans les perditions incubées de toutes ces turpitudes, les sociétés humaines tout comme la société camerounaise requièrent des repères de régénérescence éducative qui apportent des solutions convenables aux problèmes du IIIe millénaire.

L’éducation focalise en principe le pouvoir de transformation des sociétés. Ce soft power qui est de plus en plus démographiquement abandonné est pourtant un outil transversal de projection sociale inépuisable mais largement sous-exploité en matière de progrès et de développement de la société. La mise en valeur de l’éducation exige   que les populations aient un intérêt accru pour la cause éducative dans ses variantes prééminentes de savoirs-être, de savoir-faire et de savoirs dans toutes les situations de la vie et dans tous les domaines de la société. Cet intérêt croissant adossé sur le tremplin d’une force de proposition scientifique des modèles d’éducation et de systèmes d’éducation efficaces permettant l’effectivité de l’intégration des valeurs, des acquis scientifiques et techniques et des connaissances nécessaires et expérimentables dans les établissements, dans les familles, dans les communautés et dans les nations peut constituer en soi, la base d’une société de qualité vraiment transformée et intégrée. Si ces conditions sont remplies, l’éducation est susceptible de porter les germes d’une vie de paix, d’harmonie sociale, de bien-être inclusif de tous les citoyens, de respect des libertés communes, d’entraide et de progrès communautaire scientifique et technologique.

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Repères Éducatifs porte ainsi une volonté de paix et de bien-être social en mettant l’éducation au centre de travaux continus de réflexions scientifiques, de proposition, de promotion et d’accompagnement des population et des communautés dans l’intégration par l’éducation de valeurs idéales, des compétences et des connaissances nécessaires pour la construction d’une société protégeant la dignité humaine et entretenant la force de l’harmonie et de la communauté qui la structurent.


25/10/2016
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